Il était une fois…

Max

Max ne pouvait pas rester assis en classe. Il était constamment distrait par la vie derrière la fenêtre. Il manquait tout. Il distrayait les autres. Il plaisantait beaucoup, parlait beaucoup, gênait. Les parents ont été appelés à l'école. On leur a conseillé de le montrer à un spécialiste, les enseignants le recommandaient vivement. Le spécialiste a prescrit des pilules. Max a commencé à mal dormir et à oublier de manger. Il avait dans la tête "il faut manger, je vais lire, Sonya a maintenant un chat..." Il avait beaucoup de pensées, mais elles ne le menaient nulle part. De l'extérieur, cela ressemblait à un "bloquage". À un moment donné, il semblait essayer de rattraper tout, comme dans un rembobinage accéléré. Il commençait tout, ne finissait rien. On lui a conseillé de tout écrire. La maison ressemblait à un jeu de quête, où à chaque coin se trouvaient des indices, inexplicablement ne menant pas au prix principal. Petit à petit, ils ont été rejoints par des : minuteries, sabliers, écouteurs, emplois du temps interminables, vêtements pour chaque jour...

Les années passaient - les années scolaires et les années d'entreprises infinies qui ne menaient jamais à une conclusion. Qui deviendrait-il ? Ses parents étaient désespérés.

Max a 35 ans. Il vit seul dans un appartement en mezzanine. En dessous de lui vit une grand-mère solitaire, qui cuisine par habitude tellement, que dîner avec Max est devenu presque une tradition. Ils rient souvent. Max est illustrateur. Lorsqu'il travaille sur un projet, il n'a pas de week-ends, les jours se confondent et il oublie tout. Mais ensuite, il a une semaine de congé et il se promène sur de nouveaux itinéraires, capturant des images qui se transforment en tableaux de la vie, avec des détails talentueusement "capturés". Il a peu d'amis, mais avec ceux qu'il a, il peut passer des nuits blanches. Max ne s'inscrit toujours pas dans les délais et les règles. Il a l'habitude de perdre ses gants et ses écharpes, parfois de sortir de chez lui avec des chaussettes différentes. En été, il dessine partout, manque souvent son arrêt de bus et revient joyeusement à pied. Est-il heureux ? Absolument, oui, ses rêves se réalisent à partir du dîner en bonne compagnie et des esquisses au café où il est retourné pour son écharpe... parce que pour Max, le temps, c'est vivre dans l'instant de la rencontre et les détails importants, conservés dans les coins de sa mémoire et habilement transférés sur papier...